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lundi 15 novembre 2010

c'est reparti mon kiki!

Bonsoir bonsoir!
j'arrive comme un cheveu sur la soupe, je viens faire un p'tit tour... ça fait longtemps que je n'étais pas passée dans le coin! Depuis mon retour, je suis une queue de veau, ou une poule pas de tête, appelez ça comme vous voulez... Depuis mon retour, je me suis cherchée, je me suis éparpillée, mais je me suis aussi trouvée! Les idées se placent, les projets prennent forment dans ma tête mais aussi dans le vrai de vrai concret. Je suis rentrée de voyage transformée, comme si j'étais devenue une autre personne, il fallait bien prendre le temps de voir qui c'est donc cette autre-là! De nouvelles valeurs, de nouvelles limites, de nouvelles idées, de nouvelles relations... Ensuite, fallait faire le deuil de l'ancien moi, puis il fallait finalement faire la paix entre les deux, l'ancien et le nouveau moi...

C'est beaucoup tout ça! Et au travers, il y a eu plein de murs à franchir. Le plus gros était d'aller à la rencontre de mon père, qui avait encore presque toute sa tête avant mon départ en Guinée, mais qui à mon retour, ne sait plus qui il est et que je suis sa fille. Il est atteint de la maladie d'Alzheimer et malheureusement, son état a progressé à une vitesse anormalement rapide pour son âge, il n'a que 69 ans. On dirait que la maladie en a profité pendant que j'étais partie! Il est hospitalisé depuis décembre dernier, il ne peut absolument plus rester seul. Même entouré de gens, c'est difficile, il est dangereux pour lui-même. Il est comme un enfant de 2 ans dans son "terrible two"!
J'ai reporté cette première visite plusieurs fois, n'étant pas prête à y faire face. Je n'étais pas prête à voir mon père dans cet état de vulnérabilité, portant une couche et ne pouvant même plus se nourrir lui-même. Cet homme qui était si fier, si orgueilleux, si solide, cet homme qui était mon père, l'autorité qui a veillé sur moi depuis ma naissance... Celui qui m'a appris le comment du pourquoi et qui m'a guidé dans le droit chemin avec beaucoup d'aplomb. Le fait est qu'on ne peux PAS être prêt à faire face à cela! Alors j'ai fait le saut, et la collision frontale a été brutale. Les émotions s'entremêlent; colère, tristesse, rage, impuissance, culpabilité de n'avoir pas été là alors qu'il me reconnaissait encore, etc.... Partir un an à ses conséquences, certaines heureuses, certaines dramatiques, certaines irréversibles.

Aussi, l'autre mur a été que mes filles, ayant passé toute l'année chez leur père, ont décidé de finir leurs études secondaires chez papa. Changer d'école à chaque année, se refaire de nouveaux amis, déménager encore, ça commençait à faire un peu trop en pas longtemps. Mais quand-même, ça fait mal de voir nos enfants prendre une autre direction, mais il faut accepter, ça fait partie de leur cheminement personnel, alors... on lâche prise et on respecte tout ça...
Et comme cerise sur le gâteau, ma mère, qui habitait juste à côté à Laval, a décidé de déménager à Rimouski! Mon père à Québec, ma plus vieille à Gatineau, ma plus jeune à Chicoutimi, et là, ma mère à Rimouski! Non mais vive la famille unie, hein! Quand tu reviens d'une année en Afrique où la notion de famille prend tout sens, et que tout le monde fout le camp d'un coup, disons que ça frappe fort! Je me suis demandé si tout le monde n'était pas en train de se venger parce que j'étais partie un an! Je me suis demandé si je devais le prendre personnel... Mais bon, on se fait finalement à l'idée et la vie continue.

Et c'est pas fini! Moi qui suis partie pendant un an, qui ai travaillée comme une vraie folle, 30 heures de cours par semaine, 5 heures par jour sous 45 degrés celcius, j'arrive ici et y a pas de travail! Depuis mon retour, j'ai fait quoi, 3-4 contrats rémunérés en percussion.... pas de quoi nourrir un poisson rouge! Mais au moins, on répétait pas mal à tous les jours.... puis le gentil proprio de notre studio de répèt a décidé qu'il reprenait sa bâtisse! Donc on devait se trouver une autre place pour jouer. Mon ami Hans avec qui je joue tout le temps en a eu marre, il a tout simplement décidé de quitter Montréal, de se louer une maison à la campagne dans le bois près de Joliette, et il est parti! Conclusion: on ne joue plus ou presque! Famille partie, ami et partenaire de musique parti... bref, MAIS QU'EST-CE QUE JE FOUS ICI, MOI??? C'est la question que je me suis posée mille fois!

Alors pour m'occuper l'esprit, je me suis lancée à fond dans un de mes projets; mon film sur mon année en Guinée. J'y ai travaillé presque jour et nuit. Et voilà, mon film est terminé! Je serai prête à vous le présenter d'ici quelques semaines seulement, et vraiment, j'ai très hâte!

Mais tout ceci étant dit, je vous annonce que je repars pour la Guinée le 30 décembre prochain, pour une période indéterminée cette fois-ci! En tous cas, mon billet d'avion est valide pour 12 mois, alors ça ne peut pas dépasser 1 an. Mais je repars! Tant qu'à tourner en rond ici et ne pas pouvoir faire ce pourquoi je suis partie étudier pendant un an, alors aussi bien retourner étudier et devenir encore meilleure! Non? Tant qu'à être seule à Montréal et à ne penser qu'à l'Afrique, aussi bien faire ma valise et y retourner! Non?

Que voulez-vous, je n'y peux rien, l'Afrique c'est chez moi, elle me manque et c'est là que je suis bien. Je le sais que c'est à l'autre bout du monde, mais c'est comme ça! Peut-être qu'un jour j'en aurai assez de l'Afrique et que j'aurai envie d'être ici, mais pour l'instant, mon corps est ici mais ma tête et mon coeur sont là-bas, c'est insupportable! Il n'y a qu'une seule et unique raison qui fait que je suis revenue: MES FILLES. Si ce n'était pas d'elles, je ne serais pas rentrée en juin dernier. Je serais restée encore, peut-être pour toujours, qui sait.
Mais mes filles ont pris leur décision de rester en région chez leur père, je suis seule à Montréal et je me sens seule et inutile sans elles autour de moi. Je pense qu'elles vont comprendre, je leur fais confiance là-dessus. Ça leur permet aussi de vivre autre chose avec leur père. Ça leur donne une autre vision de leurs parents, car elles n'avaient jamais vécu avec leur père avant que je ne parte en Guinée. Ça faisait près de 15 ans que je les élevais seule à plein temps. Je crois que c'est bon pour elles de vivre ça. Je ne suis pas la première mère à partir à l'étranger, quand-même! Et je n'abandonne pas mes enfants pour autant, comme certains prennent plaisir à le penser. De toutes façons, les "qu'en dira-t-on", j'en ai tellement rien à branler! J'aime mes filles plus que tout. Et elles le savent. Je respecte leur choix, et je sais qu'elles vont comprendre et respecter le mien. Et puis c'est quoi quelques mois dans une vie? Maintenant, quand je vois mes filles, j'ai l'impression que cette année sans se voir nous a rapprochées, on s'apprécie plus et le temps qu'on passe ensemble est du vrai temps de qualité.
Donc après avoir passé Noël avec mes deux filles, je prendrai mon envol encore une fois vers cette Guinée qui me fascine tant! Je vais retrouver ma famille guinéenne, et continuer d'apprendre les doundouns, ma passion dévorante!

La vie est courte, il faut s'accomplir, et c'est ce que je fais! J'ai 40 ans, pas de temps à perdre, bientôt il sera trop tard.... Je veux finir ma vie avec le sentiment d'accomplissement comme compagnon, et non pas avec amertume, qui est une bien mauvaise amie... Je fais des choix déchirants et lourds de conséquences, je le sais. Mais je vais les assumer.

D'ici là, il me reste 45 jours avant le grand départ, PRISE 2! C'est parti mon kiki, la grande aventure se poursuit!

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